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Choisir de ne pas sombrer...

Publié le par Sophie Assimans

Choisir de ne pas sombrer...

Une journée à Toulouse, pour voir ce psychiatre qui n’a pas daigné se déplacer pour me voir sur ma semaine d’hospitalisation.

Un look de surfeur, beau mec qui accepte de nous recevoir avec mon mari.

Après une entrée d’auto défense …. « si les neurologues de cet hôpital ne trouvent rien sur mon cas, inutile d’aller ailleurs dans tout l’hexagone… »

« Pourquoi n’êtes-vous pas dépressive dans votre état ? »

Il est d’accord avec le premier avis psychiatrique que j’ai initié à Lourdes.

Je ne suis pas dépressive, je ne suis pas anxieuse, je ne suis pas primaire, je n’ai pas de maladie mentale et un médecin psychiatre, en tant que tel, ne peut rien pour moi … Il faut donc oublier là aussi un quelconque diagnostic et donc un traitement.

Si la psychothérapie ne marche pas depuis 1ans ½ , inutile de continuer… Qu’est ce qui ne marche pas ? Le fait que mon état physique et ma douleur ne s’améliore pas ? Où le fait que ma psychothérapeute m’aide à supporter une situation hostile du monde médical….

Le seul espoir qui me reste pour lui est la psychanalyse freudienne… Mais il faut se fixer un objectif… 1 an et pas plus au rythme de 2 séances par semaine… Sinon ça va nous couter un bras et puis ça serait inutile… Ainsi je travaillerais sur mon inconscient… N’ayons pas peur des mots c’est le seul moyen de "diagnostiquer" une hystérie de conversion…

Pendant ce temps il faut continuer à voir le neurologue (vu les délais de consultation), que voulez vous qu’il se passe en neurologie en un an ?

Les médecins ne sont pas bons quand ils renvoient la culpabilité au patient.

L’hystérie de conversion n’est pas une simulation consciente…

Pour mon traitement de laroxyl, inutile de continuer si cela ne marche pas… effets secondaires trop gênants pour moi, bouche sèche et ensuquée… Une forte dose le soir pendant 3 semaines et si c’est sans résultat, il faut arrêter…

Il entendra mais saura éluder les divergences ressenties des neurologues du service.

Je suis quelqu’un d’ouverte, la plupart des patients s’insurgent à ces propositions et ne veulent pas entendre parler d’autre chose que de soigner leur douleur…

Il ne peut me conseiller un bon psychiatre dans ma région mais il met beaucoup d’énergie à me prémunir des mauvais psychiatres qui travaillent pour l’argent.

La première consultation doit être remboursée, assurer une évaluation et déboucher sur une entente mutuelle et une acceptation si nécessaire de la psychanalyse. Il n’est pas sur que j’en ai besoin, il n’est pas sur que je trouve quelqu’un qui accepte…

C’est le premier médecin qui n’utilise pas de langue de bois, qui met des mots sur les choses et qui sait dire « je ne sais pas »… Dommage que 200 km nous sépare d’une telle clairvoyance !!!

Il est habile, ne nous a pas pris pour des imbéciles et a su protéger ses confrères en me donnant des éléments de quoi nourrir ma patience pendant un an encore….

En sortant Chris et moi, "satisfaits" de cet entretien cordial nous interrogeons cyniquement?

Et si dans un an, il n’y a pas d’amélioration, le monde médical saura encore me dire que le psychiatre n’était pas bon !!!

Pour fêter cela, Chris m’a offert une après midi de solde (en fauteuil roulant) dans une galerie marchande de la banlieue toulousaine…

C’est vrai, quelle évolution depuis 3 ans que mon état physique et algique se détériore, j’ai gagné un fauteuil roulant et des moments privilégiés avec mon mari….

De retour à la maison, je m’affaire à chercher sur le net un psychanalyste freudien dans la région… Mes recherches infructueuses dérivent vers l’hystérie de conversion… Après avoir tout lu et son contraire, je passe une nuit agitée à me demander comment guérir de cette névrose… Je me trouve tous les signes qui part le plus grand des hasards sont aussi des symptômes neurologiques… Le pouvoir médical lié à la sur information de la petite toile me conduit à une hypocondrie psychiatrique… Au final, les larmes embrument mes yeux, je suis peut-être « folle » mais on ne peut toujours pas me réparer… Il faut descendre très bas pour mieux remonter. Je peux cocher la case, voilà qui est fait pour cette étape.

Une discussion avec mon kiné clôturera cette phase. Lui qui pratique l’analyse depuis pas mal de temps déjà et dont l’intégrité et la franchise me cadrent régulièrement, par son savoir être, apaisera ma souffrance morale.

Ensemble, nous nous interrogeons sur bon nombre de patients communs qui égrènent hôpitaux et spécialistes dans la souffrance, à qui on ne trouve rien. Intégrés à leur vie, nous avons un aperçu de leur malle remplie de blocages psychologiques… Jamais un médecin n’a remis en question leurs symptôme et surtout ne leur a suggéré ou imposé une thérapie…

Pour être écouté, dans notre société, faut-il être dépressif ou suicidaire ?

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