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Hospitalisation ou prison...

Publié le par Sophie Assimans

Hospitalisation ou prison...

C’est ma seconde hospitalisation en neurologie à Toulouse.

La première au mois de mars consistait à établir un diagnostic… 3 jours d’une étrange cruauté.

Le neurologue, vu en consultation en novembre 2010, avait envisageait « une maladie neurologique rare».

Arrivée pleine d’espoir pour cette évaluation, le comportement des médecins m’a très vite recadrée…

Présence inutile de collègue pour l’EMG, cette dame avait déjà son idée…elle m’avait d’emblée lancé que j’avais écumé tous les hôpitaux….

Rien de surprenant que je ne réagisse pas à ces 2 aiguilles qui traversent ma lèvre et ma paupière gauche : « c’est bien, je suis sage! ». Par contre, je suis douillette de réagir à ces même gestes du coté droit de mon visage.

On peut enfin balancer les ondes, et elle, de s’émerveiller de ces sons qui reflètent une bonne conduction…

Dommage que le technicien qui entre dans la salle lui lance : "je ne sais pas ce que vous mesurez car les fils ne sont pas branchés au bon endroit"…. Après un instant de doute et échange de fils, les mesures continuent et je sais bien que quelque soit le résultat de cette barbarie…. Son diagnostic est posé « psychiatrique ». Bien sur, le terme est difficile à employer pour ces médecins qui se cachent derrière le dogme "un signe doit être prouvé par un examen".

Au moment où l’infirmière lui signale qu’il y a tout de même une baisse de 50% de la conduction sur l’œil gauche par rapport à l’œil droit…. « Ce n’est pas significatif ! elle a dû mal faire le mouvement »… Elle emploiera le terme de sous utilisation…

J’étais repartie de ce séjour avec la conviction d’être folle et j’ai donc demandé un avis à une médecin psychiatre sur Lourdes. Après ¾ d’heure de discussion, elle m’a informée qu’elle ne pouvait rien pour moi : pas dépressive, pas anxieuse et pas primaire, je ne présentais pas les facteurs d’une maladie psychiatrique.

Le 31 mai, lors de ma deuxième consultation avec le neurologue, il était agacé, ne comprenant pas ce que je décrivais comme une "crise algique"… Assise, là dans mon fauteuil roulant, que je ne quitte plus pour des marches supérieures à 10 minutes, je ne savais plus en quelle langue parler pour me faire comprendre…Pourtant, tout le monde a sursauté dans ce bureau tranquille à mon cri de douleur quand il a levé ma jambe sans me prévenir. Une larme s’est échappée au coin de mes yeux.

Les examens ne montrent rien et pourtant je souffre… Que le diagnostic soit neurologique ou psychiatrique, peu m’importe… Je ne peux plus continuer à souffrir de la sorte…. Ma vie sociale s’éteint, consumée par mes douleurs….

Vivre, même pour le plus égoïste des Homosapiens, c’est pouvoir interagir avec l’environnement….

En préparant mon sac pour ce séjour hospitalier, je me suis surprise à pleurer...

On va enfin me proposer un traitement pour soulager cette douleur ? J’évoque avec Chris ce sentiment d’aller en prison…. » Tu n’es pas coupable, tu n’as rien fais de mal m’a-t-il dit !

C’est intéressant, au beau milieu de l’affaire DSK, de s’interroger sur les présumés victimes ou les présumés coupables.

En fait à chaque hospitalisation, je me sens coupable…. Jusque là, je croyais que j’étais comme ces victimes de viol dont le traumatisme n’est pas reconnu… Mais en fait, je réalise que ce que je ressens est plus fort encore …

Le message de retour que je perçois de ce monde médical insensible, c’est la culpabilité !!!

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